RSE ou désengagement ? 7 leviers RH urgents pour ne plus perdre vos talents en 2025
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Les jeunes talents, influencés par les engagements RSE des entreprises, cherchent des valeurs partagées pour un futur durable. |
Et si votre stratégie RSE était en train de faire fuir vos meilleurs talents au lieu de les retenir ?
En 2025, la RSE n’est plus un simple argument marketing : elle est devenue un critère décisif pour le recrutement et la rétention.
En effet, une étude récente de Randstad Workmonitor a révélé que près de la moitié des talents français (48%) refuserait un emploi si les valeurs RSE de l'entreprise ne sont pas alignées avec les leurs.
Pour autant, derrière les belles campagnes et les engagements affichés, l’engagement des équipes ne suit pas toujours. Turnover, scepticisme, promesses non tenues : le risque est réel.
Les nouvelles générations ne cherchent pas seulement un salaire.
Elles cherchent du sens, de la cohérence et des preuves.
Quand ces preuves manquent, elles partent — vite.
Alors comment transformer la RSE d’une déclaration en un levier concret de fidélisation ?
Dans cet article, je vous donne 7 leviers RH actionnables pour rendre la RSE authentique, mesurable et visible au quotidien — de l’onboarding aux parcours de carrière.
Chaque levier contient des actions concrètes, des pièges à éviter et un mini-plan « à faire demain ».
Ce que vous allez obtenir : une feuille de route pour que la RSE devienne votre meilleur argument RH — pas une source de suspicion.
1. Le paradoxe : pourquoi la RSE n’engage pas (encore)
Beaucoup d’entreprises affichent des ambitions RSE fortes… et voient peu de changement réel dans l’engagement des équipes.
Pourquoi ?
Parce que les engagements restent souvent de surface : belles chartes, beaux rapports, mais peu d’effets tangibles sur le quotidien des salariés.
- RSE cosmétique : déclarations ambitieuses sans traduction opérationnelle = frustration et perte de confiance.
- Turnover pas seulement salarial : les talents partent si l’entreprise n’incarne pas ses valeurs.
- Managers pris entre deux feux : objectifs court terme vs. promesses long terme.
- Manque de cohérence : si la RSE n’affecte pas le parcours employé (onboarding, évaluations, formation), elle reste invisible.
- Ressources RH insuffisantes : les DRH, souvent accaparés par l’opérationnel, manquent de temps pour piloter une RSE intégrée.
À retenir : la RSE ne convainc que si elle change la vie de vos collaborateurs — pas seulement votre communication.
- Recueillez 5 témoignages anonymes d’employés sur la perception RSE.
- Identifiez 3 actions quotidiennes (ex. réduction impressions, mentorat) à piloter par équipe.
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La nature et les espaces publics florissants rappellent l’importance des actions RSE pour soutenir la biodiversité et l'environnement dans les entreprises. |
2. De la fiche de poste à la raison d’être : aligner culture et pratiques
La RSE échoue quand elle est confinée à un département.
Pour qu’elle impacte réellement, il faut la lier aux parcours : recrutement, onboarding, formation, évaluations et mobilité.
- Les attentes ont changé : les candidats évaluent l’impact social et environnemental de l’entreprise avant d’accepter une proposition.
- Cohérence culturelle : une politique RSE doit s’appuyer sur des normes comportementales reconnues au quotidien.
- Le post-COVID a changé la donne : QWL, équilibre vie pro/perso, et sens sont désormais des critères non négociables.
- Transparence : les collaborateurs veulent des métriques simples et une visibilité sur les résultats réels.
- Ajoutez 1 critère RSE mesurable dans les fiches de poste (ex. : contribution au projet X, participation à une mission locale).
- Incluez un module RSE court et certifiant dans l’onboarding.
3. L’authenticité RSE : un impératif financier et stratégique
L’authenticité ne se discute pas : elle se prouve.
Au-delà de l’éthique, c’est une logique économique — réduire le turnover, limiter les risques réputationnels et attirer les talents coûte moins cher que remplacer les employés.
- Rétention : les entreprises alignant valeurs et pratiques conservent davantage leurs talents (effet mesurable sur le long terme).
- Coût du turnover : remplacer un collaborateur senior peut coûter l’équivalent de 6 à 9 mois de salaire selon certaines estimations, source: Elevo , voire 10 000 euros minimum pour un
non-cadre, soulignant l'urgence d'une politique RSE de rétention
forte.
- Jeunes talents : une large majorité des profils entrants choisissent l’alignement de valeurs comme critère de sélection.
Preuve sociale : mettez en avant des cas concrets internes : témoignages, chiffres d’économie réalisés, exemples de mobilité interne liés à la RSE.
- Calculez le coût approximatif d’un turnover sur un poste clé.
- Projetez l’impact d’une baisse de 10% du turnover sur la masse salariale et la productivité.
4. RSE et marque employeur : recruter et développer autrement
Une RSE vécue devient un aimant pour les talents.
Pour cela, la RSE doit irriguer la marque employeur et les parcours professionnels.
- Cartographier les écarts : confrontez les messages externes aux pratiques internes (enquêtes anonymes, focus groups).
- Recrutement engagé : intégrez des critères RSE dans les fiches de poste et testez l’alignement valeurs/candidats dès l’entretien.
- Formations certifiantes : proposez des parcours RSE/ODD valorisants pour la carrière (ex. micro-certifications internes).
- Parcours de carrière éthique : faites de la transition durable un avantage compétitif pour les postes à responsabilités.
- Fiche de poste + 1 critère RSE
- Question d’entretien sur l’impact attendu
- Offre d’entrée avec 1 engagement concret (ex. mentorat, formation)
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Une cycliste stylée dans un cadre urbain, un exemple d'engagement individuel pour la mobilité durable, un pilier de la RSE pour la réduction de l'empreinte carbone. |
5. Managers : transformez-les en catalyseurs
Les managers jouent le rôle clé : traduire la stratégie en actions locales.
Sans eux, la RSE reste une échéance lointaine.
- Leadership éclairé : formez vos managers aux enjeux RSE et à la gestion des conflits éthiques. Le manager est en effet un levier indispensable de la Marque Employeur, source: CCI HAUT-DE-FRANCE , car c'est lui qui incarne les valeurs de l'entreprise au quotidien auprès de l'équipe.
- Objectifs locaux : déclinez la stratégie RSE en KPIs d’équipe (ex. réduction déchets, temps d’implication volontaire).
- Autonomie contrôlée : laissez une marge de manœuvre pour des initiatives locales à fort impact social.
- Session de 2h : "RSE opérationnelle pour managers" (cas pratiques + plan d’action).
- Récompense équipe : KPI RSE trimestriel + 1 jour de projet citoyen financé par l’entreprise.
6. Co-construction : rendre les collaborateurs acteurs
L’engagement naît quand les collaborateurs contribuent réellement.
La co-construction crée un sentiment d’appartenance et rend la RSE tangible.
- Micro-missions RSE : missions transverses courtes et valorisantes (achats responsables, tri, events solidaires).
- Mentorat croisé : employés engagés accompagnent et forment d’autres collègues.
- Plateforme d’idées : espace digital pour proposer, voter et suivre les initiatives RSE.
- Valoriser les soft skills : intégrer l’engagement citoyen aux critères d’évaluation.
Effet attendu : plus d’initiatives internes, plus d’apprentissage, plus de fierté — donc moins d’envie de partir.
- Lancer 3 micro-missions sur 6 mois avec reporting trimestriel.
- Publier chaque mois 2 témoignages vidéo d’employés impliqués.
7. Mesurer l’impact : preuves, indicateurs, ROI
Sans mesures, la RSE reste une promesse.
Mesurer, c’est prouver — et prouver, c’est convaincre.
- eNPS (Employee Net Promoter Score) : évaluez l’appétence des salariés pour la culture d’impact. Un bon score, généralement supérieur à 30, est souvent le reflet d'une forte satisfaction liée aux conditions de travail et à l'alignement sur la mission de l'entreprise, source: LVLUP
- KPI opérationnels : taux de participation aux micro-missions, heures bénévoles, réduction CO₂, mobilité durable.
- Tableau de bord RH : reliez la performance RSE au turnover, à la mobilité interne et à la productivité.
Astuce pratique : mettez en place un reporting trimestriel simple et public pour rendre visible la progression — cela combat le biais de statu quo et crée de la pression positive.
- eNPS (baseline)
- % d’équipes impliquées dans une micro-mission
- Réduction estimée CO₂ ou consommation papier
- Taux de rétention des talents recrutés sur critère RSE
Conclusion : plan d’action immédiat pour transformer la RSE
La RSE n’est pas un luxe.
C’est un levier stratégique qui, bien conduit, réduit le turnover, renforce la marque employeur et améliore la performance durable.
Mais pour y arriver, il faut passer des mots aux preuves : aligner la culture, autonomiser les managers, co-construire avec les collaborateurs et publier des indicateurs simples.
Que faire dès demain (plan 30/90/365)
- 30 jours : Audit express (3 interviews, 1 enquête eNPS rapide, 3 actions pilotes identifiées).
- 90 jours : Lancer 3 micro-missions, former managers, intégrer 1 critère RSE dans les fiches de poste.
- 365 jours : Tableau de bord public RSE, certification interne de compétences RSE, baisse mesurable du turnover sur postes clés.